Le Havre AC change d’ère. Alors que des rumeurs circulaient depuis plusieurs semaines, la vente du club doyen vient d’être actée, quelques jours seulement avant un rendez-vous capital avec la DNCG. Une transition importante dans un contexte tendu où les enjeux sportifs et financiers s’entremêlent.
Jean-Michel Roussier, président du club, avait récemment ouvert la porte à une cession éventuelle du Havre Athletic Club. C’est désormais chose faite. Le club normand, confronté à un déficit de 15 millions d’euros, passe sous pavillon étranger à la veille de son audition devant la DNCG. Le timing n’est pas anodin, et montre que ce rachat vise autant à assurer la stabilité économique qu’à préparer un avenir ambitieux en Ligue 1.
Selon Foot Mercato, les pourparlers avec Blue Crow ont connu une accélération majeure ces derniers jours. Même si l’identité de l’acheteur n’a pas encore été officiellement confirmée, la piste de ce groupe américain semble se concrétiser. Installé à Houston, Blue Crow est déjà actif dans le football mondial avec des clubs comme Léganès (Espagne) ou Cancún FC (Mexique), ce qui montre une volonté claire de s’implanter durablement en Europe.
Le choix de Le Havre n’est pas anodin. Connu depuis longtemps pour son centre de formation d’élite — d’où sont sortis Paul Pogba, Riyad Mahrez ou encore Ferland Mendy — le club normand attire logiquement les investisseurs cherchant à construire un modèle pérenne. Avec une équipe qui vient de sauver sa place en Ligue 1 in extremis, la stabilité sportive pourrait bien être la première pierre d’un projet à long terme.
Vincent Volpe, lié à la ville de Houston comme le groupe acheteur, semble avoir préparé le terrain pour un passage de témoin cohérent. Reste désormais à voir si ces nouveaux actionnaires sauront conjuguer ambition et respect de l’ADN historique du club. Dans un football français en pleine mutation, Le Havre peut devenir un laboratoire captivant.
Ce rachat me paraît sensé, à condition qu’il ne trahisse pas l’identité forte du HAC. Si Blue Crow respecte la culture du club en s’appuyant sur ses jeunes talents et développe une structure moderne, cela peut être une excellente nouvelle. Mais le défi sera de marier rentabilité américaine et amour du jeu à la française.