L’Inter Milan vient de boucler le transfert de Luis Henrique pour 26 millions d’euros, bonus compris. À 23 ans, l’ailier brésilien quitte l’OM pour rejoindre l’élite italienne avec un contrat jusqu’en 2030, confirmant sa montée en puissance sur la scène européenne.
Le club lombard mise sur un joueur en pleine progression, capable d’apporter une profondeur immédiate à son effectif. Avec 10 buts et 9 passes décisives toutes compétitions confondues cette saison, Luis Henrique s’est imposé comme une arme offensive complète. L’ancienne pépite de Botafogo a su briller dans un OM parfois imprévisible, prouvant qu’il peut être décisif dans des contextes tactiquement exigeants.
Ce transfert n’est pas seulement fondé sur les chiffres : il révèle l’œil tactique aiguisé des dirigeants de l’Inter, toujours à l’affût de profils hybrides capables de répondre à de multiples besoins. Luis Henrique représente exactement cela : un joueur moderne, formé au Brésil, affûté en Ligue 1 et désormais lancé dans un projet où la discipline tactique est reine.
Le Brésilien n’est pas seulement un ailier, c’est un joueur capable d’occuper plusieurs rôles dans une organisation collective. Cette saison, il a alterné entre poste d’ailier gauche et celui de piston, offrant un surnombre constant sur les phases offensives tout en assurant le repli défensif. C’est là qu’il correspond parfaitement au 3-5-2 de Simone Inzaghi, où les pistons doivent être à la fois latéraux et ailiers, créateurs mais aussi destructeurs.
L’Inter recherche précisément ce type de profil : technique, rapide, endurant et discipliné. Le poste de piston gauche a souvent vu Dimarco briller ces dernières saisons, mais Luis Henrique arrive avec une fougue différente, un goût du dribble difficilement lisible pour les défenseurs italiens. Son enracinement dans le football sud-américain, où le duel est roi, pourrait lui permettre d’apporter un style plus imprévisible à cette Inter bien huilée.
Du côté de Marseille, cette opération semble logique. Le joueur n’a jamais été considéré comme un titulaire indiscutable, et son explosion cette saison ressemble davantage à un accident bienvenu. Le vendre aujourd’hui, à un prix qui frôle les 20 millions d’euros nets, apparaît comme une opération forte pour la trésorerie du club phocéen.
Quant à Nottingham Forest, qui avait manifesté un intérêt, l’échec sur ce dossier n’a rien de surprenant : le joueur avait déjà scellé son choix personnel depuis plusieurs semaines. L’Inter, avec son prestige historique, son projet sportif cohérent et ses perspectives européennes, offrait un cadre bien plus adapté à son développement que le « fighting for survival » permanent de la Premier League anglaise du bas de tableau.
On aurait pu s’attendre à une prudence plus marquée de la part de l’Inter, tant les profils sud-américains restent parfois imprévisibles en Serie A. Pourtant, le club a clairement construit une réflexion approfondie autour de ce transfert, misant sur un joueur qui a fait ses preuves et qui ne semble pas limité à un jeu en transition rapide, comme on le voit parfois avec d’autres ailiers brésiliens.
La vraie question restera sa capacité à répéter ses efforts face à des blocs bas, à gérer les phases lentes et structurées qu’impose beaucoup d’équipes du championnat italien. Mais au vu de son intelligence de jeu, de son volume et de son sens de la coordination avec ses partenaires, il semble paré à cette mutation.
Tactiquement, je dois dire que c’est un coup extrêmement intelligent de l’Inter. Luis Henrique, c’est l’anti-stats par excellence : ses chiffres sont bons, mais sa vraie valeur surgit dans ses prises de décision, souvent justes, et dans sa capacité à faire progresser le ballon sous pression. Il a ce petit supplément d’âme des joueurs qui aiment combiner, aider les partenaires et offrir une variété de solutions.
Dans une équipe comme l’Inter où l’on demande un haut niveau de lecture du jeu, notamment dans les phases de possession basse ou les transitions contrôlées, il pourrait devenir un atout précieux. Je le vois davantage dans une rotation au début, derrière Dimarco ou Carlos Augusto, mais sa capacité à s’adapter dans plusieurs modules tactiques pourrait rapidement convaincre Simone Inzaghi de lui faire confiance.
Luis Henrique est loin d’avoir montré tout son potentiel. Si sa progression se poursuit au rythme des derniers mois, l’Inter peut avoir mis là la main sur un profil d’avenir, aussi complet que rare, dans un football moderne qui valorise les joueurs agiles, altruistes et capables d’absorber les consignes. Un transfert qui coche toutes les cases pour faire grand bruit dans les mois à venir.