Victor Osimhen semble de moins en moins proche d’une arrivée à Manchester United. Malgré un intérêt persistant des Red Devils, les exigences salariales de l’attaquant nigérian et l’ombre grandissante d’Al-Hilal compliquent sérieusement les négociations. Le club mancunien doit désormais faire face à des choix difficiles pour espérer attirer l’ancien Lillois.
Les dirigeants de Manchester United sont confrontés à une équation financière complexe. S’ils souhaitent réellement s’attacher les services de Victor Osimhen, ils devront sans doute procéder à des ventes significatives dans l’effectif actuel. Sébastien Denis de Foot Mercato rapporte que le club ne peut actuellement pas assumer les 12 millions d’euros annuels de salaire du joueur sans céder des cadres comme Marcus Rashford ou Bruno Fernandes.
Ces deux profils, pourtant essentiels dans le projet sportif des Red Devils, pourraient se retrouver sur le marché, choix risqué pour un club déjà en quête d’une stabilité offensive. La manœuvre viserait principalement à équilibrer les comptes tout en libérant une masse salariale suffisante pour permettre une éventuelle incursion sur le dossier Osimhen. Cette approche, bien que théoriquement pragmatique, pourrait affaiblir la structure collective de l’équipe déjà fragile ces derniers mois.
Malgré l’intérêt de United, Victor Osimhen semble avoir déjà fait un choix fort. L’international nigérian aurait donné son accord à Al-Hilal pour un contrat de trois ans, avec une rémunération de 40 millions d’euros nets par saison. Pour contextualiser, ce serait plus de trois fois le salaire annuel que Manchester United pourrait lui proposer, même en cas de cession de ses joueurs majeurs.
Les clubs saoudiens, soutenus par leurs ressources presque illimitées, continuent de poser un défi stratégique aux grosses écuries européennes. La volonté d’Al-Hilal de finaliser rapidement le transfert confirme l’urgence de la manœuvre : le club veut absolument enregistrer Osimhen avant le 15 juin, date du coup d’envoi de la Coupe du Monde des clubs. Cette contrainte temporelle réduit considérablement la marge de négociation des clubs européens, qui peinent à s’aligner sur ces standards économiques.
Sportivement, Victor Osimhen aurait pu représenter le chaînon manquant de l’attaque mancunienne. Par son profil explosif, sa capacité à étirer les défenses, à presser, et à convertir les occasions dans les grands moments, il aurait été le complément idéal à une animation encore trop dépendante de ses ailiers. Sa saison à Naples, bien que moins flamboyante que celle du Scudetto, reste définitivement solide avec un ratio but/match élevé et une présence athlétique constante.
Mais l’incapacité des Red Devils à se positionner favorablement sur le dossier révèle une nouvelle fois leurs difficultés à opérer sur le marché avec agilité. D’autres grands clubs européens installés sportivement en Ligue des champions auraient peut-être eu un levier de conviction plus solide. United est actuellement dans un entre-deux : suffisamment attractif pour susciter l’intérêt de grands noms, mais pas assez structuré pour les convaincre jusqu’à la signature.
L’hypothèse Osimhen à Manchester United avait de quoi faire rêver, tant l’attaquant nigérian possède un profil que j’estime parfaitement calibré pour le championnat anglais : puissant, rapide, toujours en mouvement, il est un cauchemar pour les défenses qui jouent haut. Mais ce transfert aurait surtout fait sens dans un projet tactique clair, avec une animation offensive capable de le servir efficacement. Or, le Manchester United actuel ne dégage pas cette lisibilité.
Le projet sportif autour de Bruno Fernandes, Rashford et Højlund reste encore trop instable pour intégrer un joueur aussi couteux. Vendre l’un des deux premiers pour faire de la place à Osimhen m’apparaît comme une approche désordonnée. Bruno Fernandes est le seul technicien créatif au cœur du jeu et Rashford, malgré son irrégularité, continue d’être une menace constante dans la profondeur.
Ce dossier révèle davantage les incohérences structurelles de ce club, qui semble pris entre des aspirations de grandeur et une incapacité à poser les fondations solides d’un projet cohérent. Finalement, voir Osimhen rejoindre Al-Hilal à ce stade de sa carrière, malgré sa jeunesse et son potentiel, est aussi un choix révélateur de l’attractivité économique du football saoudien, désormais capable de priver l’Europe de ses meilleurs éléments offensifs en pleine possession de leurs moyens.