Scandale financier à l’Inter Milan : vers un nouveau Calciopoli dans le football italien ?

Scandale financier à l’Inter Milan : vers un nouveau Calciopoli dans le football italien ?

Publié le 03/06/2025 à 20h00

L’Inter Milan est rattrapé par une tempête qui pourrait ébranler tout le football italien. Un rapport confidentiel met en lumière une gestion financière nébuleuse et des complicités institutionnelles inquiétantes, dans une affaire qui rappelle fortement le séisme du Calciopoli de 2006.

Des montages financiers douteux pour masquer la réalité

Entre 2016 et 2019, le groupe chinois Suning, propriétaire du club, aurait injecté près de 300 millions d’euros via des sponsors asiatiques. Sur ce montant, 131,4 millions proviennent directement d’un contrat intra-groupe, tandis que les 165,6 millions restants émanent d’entreprises qualifiées de « douteuses », parfois sans existence comptable claire. Ces fonds auraient permis à l’Inter de répondre artificiellement aux critères du fair-play financier de l’UEFA, tout en poursuivant une politique de dépenses agressive.

Le plus troublant reste l’accusation selon laquelle ces stratégies auraient masqué une situation de dette structurelle alarmante : capital négatif, risques de liquidation, absence de flux de trésorerie sains. Pire encore, la COVISOC, organisme censé surveiller la santé financière des clubs, aurait été délibérément mise à distance grâce à des pressions concertées au sein même de la fédération.

Inter Milan : source financière douteuse

Groupes ultras et silences institutionnels

Autre grande zone d’ombre : les relations entre Giuseppe Marotta, directeur général du club, et des groupes ultras, notamment lors de périodes de crise. Bien qu’aucune procédure judiciaire ne le vise directement, constater des négociations régulières avec des individus proches d’activités criminelles ne peut être minimisé. Ce schéma rappelle son époque turinoise, où ces pratiques avaient déjà été décriées.

Enfin, le mystère qui entoure la propriété réelle de l’Inter atteint son paroxysme avec des structures opaques établies dans des paradis fiscaux, et un président, Steven Zhang, invisible dans l’organigramme décisionnaire. La FIGC, quant à elle, est accusée d’avoir adopté des règlements spécifiques pour éviter au club les sanctions qui avaient frappé d’autres institutions dans des affaires similaires.

Cet édifice para-institutionnel soulève une question centrale : comment un club peut-il fonctionner ainsi en toute impunité ? Le ministre des Sports a appelé à une transparence totale et à la réforme urgente des instances de contrôle.

Ce dossier m’atterre, car au-delà du cas de l’Inter Milan, il révèle une faiblesse grave du cadre réglementaire italien. Si les faits sont prouvés, ce n’est pas seulement un club qui doit rendre des comptes, mais un écosystème entier. Le sport mérite mieux qu’un théâtre de manigances où le jeu n’est plus qu’un alibi.

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Antoine Burdin
Rédigé par Antoine Burdin le
Antoine Burdin, rédacteur passionné du blog footix.fr, est un auteur chevronné et fervent fan de football. Avec une expertise inégalée dans le monde du football, il a accumulé une expérience précieuse en couvrant les matchs, les équipes et les joueurs. Sa plume captivante et son amour indéfectible pour le sport en font un chroniqueur incontournable pour tous les passionnés du ballon rond.