Roberto De Zerbi est souvent rangé parmi les esthètes du banc de touche, adeptes d’un football léché au détriment des résultats. Pourtant, l’actuel entraîneur de l’OM récuse cette étiquette, affirmant haut et fort que la recherche du résultat est au cœur de sa philosophie.
Depuis Sassuolo et surtout Brighton, De Zerbi a captivé les observateurs avec une approche où le jeu de position, la créativité dans la relance et la construction lente semblaient indiquer une préférence pour la beauté sur la victoire.
Pourtant, dans un entretien au podcast Supernova, le discours change : « Je vis pour le résultat. » Il précise même qu’il est prêt à tout : « Je peux mettre deux gardiens sur le terrain si cela me permet de défendre. »
Ce repositionnement rhétorique traduit une volonté d’écarter les clichés. De Zerbi explique qu’un certain journalisme a créé une image tronquée de son travail, insistant sur un romantisme de surface. Pourtant, derrière les circuits courts et le pressing ordonné, il y a un technicien prêt à s’adapter, y compris à renier certaines philosophies si le match l’exige.
Le pragmatisme est là, enfoui sous une esthétique soigneusement travaillée.
« Je vis pour le résultat, simplement je l’atteins par un processus » martèle-t-il. Cette phrase résume sans doute le mieux sa pensée. Elle rappelle à quel point football et méthode sont indissociables chez lui.
Pour De Zerbi, il n’y a pas de contradiction entre gagner et bien jouer : il s’inscrit dans la lignée des penseurs du jeu comme Guardiola ou Bielsa, qui croient que la manière est le chemin, pas l’obstacle.
Rien d’étonnant donc à ce qu’il balaie les rumeurs de départ. Il affirme n’avoir reçu aucun appel, notamment de l’Inter Milan, et se dit « heureux à Marseille ». Après une première saison tumultueuse mais soldée par une qualification en Ligue des champions, il entrevoit l’avenir avec sérénité, préparant déjà la saison 2025-2026.
Ce que je trouve admirable chez De Zerbi, c’est sa capacité à concilier l’obsession du ballon avec une exigence de résultat sans compromis. Il défend une idée du football où le jeu est un outil, pas une fin. Et dans un sport parfois noyé sous le cynisme, cela mérite d’être salué et suivi avec attention.