Ludovic Butelle quitte officiellement le Stade de Reims à 42 ans. Gardien expérimenté, il met fin à une aventure symbolique avec son club formateur, relégué en Ligue 2. Un départ sans fanfare, annoncé de manière étonnamment brutale, qui clôt un chapitre discret mais riche d’une carrière longue de près de 25 ans.
Revenu à Reims en 2023 en provenance du Red Star, Butelle n’a jamais eu l’occasion de s’exprimer sur le terrain lors de l’exercice en Ligue 1. Il n’a été qu’un élément d’appoint dans un effectif en lutte pour le maintien. Le Stade de Reims, malgré une finale honorable en Coupe de France perdue face au PSG (0-3), n’a pas su éviter la relégation en Ligue 2. Le barrage contre le FC Metz — premier club professionnel de Butelle — a entériné la descente. Son contrat arrivant à échéance le 30 juin, l’aventure s’arrête dans l’indifférence.
Le gardien a appris son départ en pleine nuit, par téléphone. Une méthode qui tranche avec la posture que devrait adopter un club formateur à l’égard d’un joueur au parcours professionnel aussi digne de respect. Cette séquence a naturellement laissé un goût amer dans les déclarations du joueur, et alimente une forme de malaise autour du traitement des fins de contrat dans certains clubs.
Loin des projecteurs, la carrière de Ludovic Butelle mérite qu’on s’y attarde. Passé par Valencia CF en Liga, prêté à Valladolid, il a aussi marqué durablement Angers SCO, à deux périodes. Il a porté les couleurs de Lille et Nîmes, mais également du Club Brugge, avec qui il a remporté le championnat et la Supercoupe de Belgique. Une trajectoire sans éclat médiatique, mais avec une régularité et une polyvalence remarquable.
Butelle, c’est l’archétype du gardien fiable, de l’ombre, que les entraîneurs apprécient pour leur sérénité et leur sens du collectif. S’il n’a jamais été numéro un en Ligue 1 avec un grand club, sa longévité témoigne de son professionnalisme constant. Reims n’a pas su lui offrir un dernier rôle valorisant, ni même une sortie digne.
Le parcours de Butelle est à l’image d’un certain football : modeste, régulier, profondément humain. Sa mise à l’écart nocturne frôle l’irrespect, surtout envers un joueur qui incarnait encore certaines valeurs fondamentales du métier. Reims aurait mérité de mieux conclure cet épilogue.