Xabi Alonso a officiellement pris la tête du Real Madrid cette semaine avec une mission immédiate : gagner le Mondial des Clubs. Forte de l’arrivée de Kylian Mbappé, l’équipe démarre sa préparation avec un effectif en partie renouvelé et une exigence claire de son nouvel entraîneur : l’implication défensive sera désormais obligatoire pour tous.
Le Real Madrid entame l’ère Xabi Alonso avec un premier objectif tangible : décrocher une victoire au Mondial des Clubs, compétition dont le coup d’envoi est prévu le 18 juin. Avec à la clé 115 millions d’euros de dotation, cette compétition est bien plus qu’un trophée honorifique. Elle représente pour le Real l’occasion de redresser une saison jugée en demi-teinte malgré des résultats corrects sur la scène nationale.
Alonso, qui sort d’un passage triomphal à Leverkusen, doit très rapidement imposer sa patte. Il n’a que deux semaines pour transmettre ses principes de jeu à ses stars, intégrer les recrues fraîchement arrivées, dont Dean Huijsen et Trent Alexander-Arnold, et espérer d’autres renforts afin de combler les lacunes de l’effectif, notamment en défense.
Connu pour son goût du 3-4-2-1 à Leverkusen, Alonso envisagerait pourtant un virage stratégique dès son arrivée à Madrid. Selon les informations de Marca, il devrait opter pour un 4-3-3 plus traditionnel, structure inhérente à l’identité collective du Real. Ce choix serait autant influencé par les profils des joueurs à sa disposition que par une gestion prudente des blessures.
Abandonner son schéma fétiche est une décision lourde de sens. Cela démontre un pragmatisme rare chez les entraîneurs modernes : Alonso comprend que son style ne peut pas être plaqué mécaniquement partout. Laisser de côté son système préféré pour adopter une structure plus classique, c’est avant tout s’adapter à la réalité du vestiaire madrilène et tirer parti des individualités qui le composent.
Le 4-3-3 pourrait notamment favoriser Kroos dans une position de sentinelle plus statique, permettre à Bellingham de se projeter plus librement, et donner à Fede Valverde un rôle intermédiaire entre pressing et relance. En somme, un système moins audacieux tactiquement mais plus efficace à court terme.
L’un des chantiers prioritaires de Xabi Alonso concerne l’engagement défensif de ses stars. Selon Marca, Mbappé et Vinicius Jr seraient particulièrement visés par les nouvelles attentes du coach. Un chiffre inquiétant circule : les deux hommes comptent parmi les attaquants ayant parcouru le moins de kilomètres en Ligue des Champions cette saison.
Ce relâchement défensif aurait été peu apprécié en interne, mais toléré jusqu’ici compte tenu de leur rendement offensif. Ce temps est désormais révolu. Alonso exige que chacun contribue au pressing et au repli, y compris les joueurs les plus médiatisés. Dans son modèle, les efforts sans le ballon sont aussi importants que les phases de création.
Ce changement de paradigme pourrait aussi servir le collectif sur le plan tactique : en abaissant le centre de gravité des attaquants sur les phases de transition, le Real Madrid espère limiter les déséquilibres et encaisser moins de buts.
En imposant rapidement des principes défensifs stricts, Alonso envoie un signal fort. Il ne s’agit pas d’une arrivée en douceur, mais d’un leadership affirmé. Rarement un entraîneur n’a ciblé aussi frontalement des stars comme Mbappé ou Vinicius Jr dès son installation. Le message est clair : la hiérarchie n’exonère personne des devoirs collectifs.
Ce type de discours pourrait bien produire un électrochoc positif. Le vestiaire du Real regorge de joueurs au caractère affirmé. Il faut un encadrement rigoureux pour canaliser ces énergies vers un objectif commun. En brandissant la notion de mérite collectif, Alonso tente de bâtir un socle de discipline qui pourrait s’avérer décisif, non seulement pour le Mondial des Clubs, mais aussi pour l’ensemble de la saison à venir.
Ce qui me frappe d’emblée, c’est la lucidité tactique de Xabi Alonso. Abandonner son 3-4-2-1, pourtant si bien huilé à Leverkusen, prouve qu’il comprend les limites structurelles d’un tel système dans un club aussi singulier que le Real. Le 4-3-3 n’est pas une régression mais une adaptation. Ce changement immédiat souligne un trait de caractère que j’admire chez les grands entraîneurs : la capacité à s’adapter sans trahir ses idées.
Le travail défensif requis pour des joueurs comme Mbappé ou Vinicius Jr est plus que nécessaire. Ce sont des attaquants exceptionnels, capables de déséquilibrer n’importe quelle défense, mais leur nonchalance hors phase de possession fragilise un bloc équipe souvent coupé en deux. Si Alonso réussit à les intégrer dans une logique collective sans les brider, il aura franchi une étape essentielle dans la construction d’un Real Madrid plus équilibré.
Enfin, lancer un mandat aussi exigeant en se servant du Mondial des Clubs comme test grandeur nature est une excellente décision. C’est un tournoi court, sous pression, où les automatismes doivent rapidement se mettre en place. On y verra très vite si l’autorité de Xabi est acceptée… ou contestée.