Le départ de Kylian Mbappé vers le Real Madrid marque la fin d’un cycle au Paris Saint-Germain. Alors que beaucoup y voyaient une perte irrémédiable, Nasser Al-Khelaifi affirme aujourd’hui n’avoir aucun regret. Une déclaration forte, confortée par la victoire historique en Ligue des champions sans l’attaquant français.
Le départ de Kylian Mbappé, libre et sans indemnité, aurait pu ouvrir une période d’incertitude au PSG. Sans lui, plus de star marketing, plus de figure-icône. Pourtant, c’est sans son leader que Paris décroche enfin sa première Ligue des champions. Le symbole est fort, presque cruel. Al-Khelaifi salue malgré tout son ancien joueur, mais insiste : « Nous avons eu de la chance cette année, sans Kylian ». Plus que de la chance, ce fut un aboutissement tactique. Moins centré sur une star, l’équipe a pu évoluer avec un jeu collectif davantage structuré, délaissant l’improvisation au profit de principes clairs.
C’est une orientation qui semble désormais ancrée au club : rompre avec l’obsession des noms pour recentrer le projet sur le style de jeu. Mbappé, Messi et Neymar représentaient cette ambition bling-bling, parfois stérile. Leur départ coïncide avec une forme de maturité tactique retrouvée.
Derrière le sourire mesuré de Nasser Al-Khelaifi sur les plateaux télé, un litige de poids subsiste. Mbappé réclame près de 55 millions d’euros pour salaires et primes non versés lors de ses derniers mois au club. Une situation qui ternit légèrement l’image d’une séparation réussie. Elle rappelle surtout que si les discours sont apaisés en surface, le climat juridique reste tendu.
Ce différend souligne à quel point le départ de Mbappé n’était pas si maîtrisé qu’il en a l’air. Derrière les trophées, le dossier administratif et juridique illustre une transition houleuse. Mais à voir les résultats, certains diront que cela en valait la peine.
Ce PSG-là me parle davantage. Moins dépendant d’un homme, plus fluide collectivement. On sent le travail de Luis Enrique installer une culture du jeu, plutôt que celle du nom. Dominer l’Europe sans Mbappé n’était pas une revanche, mais une réaffirmation tactique. Plus que jamais, le football redeviendra peut-être un jeu d’équipe.