Le sacre en Ligue des champions à Wembley, acquis face à une Inter Milan dépassée, n’a pas essoufflé les ambitions du Paris Saint-Germain. À peine le trophée soulevé, le club parisien s’est rapidement tourné vers un mercato estival chargé. Entre départs attendus, arrivées prometteuses et gestion d’un effectif en mutation, Paris veut profiter de sa nouvelle aura pour remodeler un groupe en quête de continuité.
Le PSG n’attend pas pour bâtir l’avenir. L’objectif est clair : rassembler les meilleurs talents de demain, et c’est en Argentine que Luis Campos a repéré un bijou brut. À seulement 17 ans, Franco Mastantuono fait déjà tourner les têtes à River Plate. Milieu offensif doté d’une belle vision du jeu et d’un pied gauche soyeux, le jeune argentin impressionne par sa maturité.
La presse sud-américaine révèle que Paris est bien positionné pour l’attirer. Mais attention, aucune arrivée immédiate n’est prévue. Le joueur devrait terminer l’année avec River afin de poursuivre son développement dans un environnement favorable avant un possible envol vers l’Europe. Cette approche mesurée s’inscrit dans une logique que le club parisien semble désormais vouloir suivre : prioriser la progression à long terme plutôt que l’accumulation précipitée de talents mal intégrés.
Le PSG veut désormais alléger son effectif de ses éléments jugés incompatibles avec le projet. Deux noms reviennent avec insistance : Gonçalo Ramos et Kang-In Lee. Le Portugais, arrivé en grande pompe, n’a jamais vraiment trouvé sa place sous Luis Enrique. Trop statique, peu impliqué dans le jeu sans ballon, son profil n’a pas convaincu malgré quelques éclairs devant le but.
Kang-In Lee, de son côté, a eu des difficultés à s’imposer dans les rotations, souvent trop discret sur le terrain. Pourtant, sa cote reste élevée, en particulier en Premier League et en Serie A. Arsenal et Naples surveillent sa situation de près, tout comme des clubs saoudiens enclins à proposer une porte de sortie dorée. Mais Paris ne compte pas solder ses actifs : le statut de champion d’Europe permet au club de renverser le rapport de force dans les négociations.
L’euphorie du titre ne masque pas les questionnements sur certains piliers. Le cas Gianluigi Donnarumma inquiète en interne. Couronné à l’Euro 2021, le gardien italien vit une trajectoire irrégulière à Paris. Très utilisé, parfois brillant, il a aussi multiplié les erreurs de concentration cette saison, notamment dans le jeu au pied, devenu crucial dans les plans de Luis Enrique.
À deux ans de la fin de son contrat, son avenir pourrait faire l’objet d’une discussion sérieuse. Une vente ne serait pas écartée si une offre cohérente arrive. Marquinhos, fidèle capitaine, ne fait plus l’unanimité. Son leadership est respecté mais son rendement interroge au plus haut niveau. Le changement de statut du club pourrait aussi pousser les dirigeants à repenser leur hiérarchie.
Ce mercato prend une dimension particulière avec l’échéance du nouveau Mondial des clubs en juin. Et pour débuter, ce sera l’Atlético de Madrid. Le PSG doit donc briller à court terme sans compromettre son avenir à long terme. Cela impose un équilibre délicat : conserver une équipe compétitive tout en ouvrant la porte à des petites révolutions dans la construction de l’effectif.
Cela pourrait signifier :
Le PSG, nouveau champion d’Europe, veut s’installer durablement. La profondeur d’effectif, l’intelligence tactique, la verticalité resteront les priorités. Le recrutement devra épouser cette philosophie, et non la trahir par des profils incohérents ou de simples coups médiatiques.
Pour une fois, Paris agit avec une forme de lucidité rare. Ce mercato, loin des extravagances passées, semble marqué par une volonté de cohérence stratégique. Si Mastantuono est bien signé, cela va dans le sens d’un projet aspirant à la domination durable, pas à l’agitation estivale. Le départ de Ramos me paraît somme toute logique : son profil ne correspond ni aux principes de jeu de Luis Enrique, ni au tempo voulu par son attaque.
En revanche, le dossier Donnarumma est plus complexe. Il reste un gardien au potentiel exceptionnel, capable de performances décisives. Mais son manque de régularité et de qualités dans le jeu au pied peut handicaper un PSG qui veut s’émanciper dans les schémas de relance. Le cas Marquinhos, lui, cristallise une autre question : le poids du passé au sein du vestiaire doit-il céder face à la nécessité de renouer avec l’exigence constante ?
Ce qui est certain, c’est que le PSG, désormais champion d’Europe, doit se montrer impitoyable dans sa construction d’effectif. Ce n’est plus un rêve qui se bâtit, c’est une puissance qu’il faut consolider.