L’Olympique de Marseille explore la possibilité de conserver Ismaël Bennacer via un nouveau prêt, sans lever l’option d’achat initialement prévue. Une stratégie révélatrice des ambitions du club, mais aussi des précautions économiques qu’impose le profil du milieu de terrain algérien.
Le salaire de Bennacer pose problème. En l’état, il figurerait parmi les salaires les plus élevés de l’effectif marseillais, inconciliable avec les contraintes du club. D’où l’idée d’un nouveau prêt, négocié dans des conditions plus favorables économiquement. Cette solution permettrait de prolonger l’association sans s’engager entièrement, tout en ménageant les finances du club.
Concrètement, cette volonté traduit aussi l’espoir de retrouver le Bennacer qui avait séduit dès ses premières minutes contre Angers. Ce soir-là, il incarnait ce que De Zerbi recherche : un profil à la fois organisateur et résistant à la pression, capable d’orchestrer les sorties de balle avec précision. Mais ce niveau de performance est resté inconstant.
Au cœur des hésitations marseillaises, son état physique. Bennacer revient d’une blessure sérieuse qui l’a éloigné des terrains pendant vingt matchs avec Milan. Lors de son passage sur la Canebière, son impact s’est atténué, soulevant des doutes sur sa capacité à redevenir un moteur fiable au cœur du jeu olympien. Or, pour De Zerbi, la régularité physique d’un relayeur est essentielle dans son dispositif, basé sur un contrôle méticuleux du tempo.
L’affaire Bennacer met en lumière les dilemmes tactiques et budgétaires que doit arbitrer l’OM cet été. S’il retrouve ses jambes et surtout son rythme, Bennacer peut encore être une pièce maîtresse dans un milieu de terrain exigeant où les espaces se réduisent et les décisions se prennent en une touche.
Dans cette tentative de prêt renouvelé, je perçois une gestion intelligente du risque. Bennacer, tactiquement, reste un profil rare : calme sous pression, propre techniquement, capable de sortir de la densité. Mais son corps doit suivre. S’il redevient fiable physiquement, il peut incarner la sentinelle idéale dans un OM version De Zerbi, soucieux de bâtir un projet cohérent et durable.