À Clairefontaine, Adrien Rabiot se prépare avec sérieux à la demi-finale de la Ligue des Nations face à l’Espagne. Dans une interview à la Gazzetta dello Sport, le milieu de terrain est revenu sur sa saison avec l’OM, son départ de la Juventus et son avenir, encore incertain à quelques semaines de l’été.
Le départ libre de Rabiot vers l’OM a surpris, surtout en l’absence de Ligue des Champions. Pourtant, le joueur assure ne nourrir aucun regret. Il explique que la Juventus, notamment sous la direction de Cristiano Giuntoli, ne lui offrait ni vision claire ni ambitions de recrutement à la hauteur. Ce manque de projet cohérent, conjugué à des saisons sans relief sur le marché, l’a incité à chercher une nouvelle dynamique.
Sous les ordres de Roberto De Zerbi, Rabiot a retrouvé une intensité tactique. Le coach italien, réputé pour son sens du détail, l’a utilisé à des postes variés, révélant ainsi sa capacité d’adaptation et enrichissant sa compréhension du jeu. À Marseille, le Français se sent légitime dans un rôle de leader discret, nourri par ses inspirations passées comme Buffon, Chiellini ou Zlatan. Cet environnement de rigueur semble convenir à son profil, sérieux mais peu médiatique.
Malgré son attachement à l’OM, le contrat de Rabiot expire le 30 juin. Le club souhaite prolonger, mais la relation de confiance qu’il entretient avec Massimiliano Allegri, désormais à l’AC Milan, pourrait peser. Il n’écarte pas l’hypothèse d’un retour en Serie A, sans en faire une priorité. La stabilité de De Zerbi à l’OM et le mode de vie méditerranéen constituent aussi des arguments de poids pour rester en Provence.
En parallèle, Rabiot garde les yeux rivés sur la sélection, assumant le rôle de cadre dans un groupe en pleine mutation. Il veut jouer chaque match comme une préparation à la Coupe du Monde 2026, où il espère incarner un pilier solide du milieu français. Son envie de revanche face à l’Espagne révèle une mentalité affûtée, loin des zones de confort.
Ce que Rabiot symbolise aujourd’hui, c’est une maturité de jeu et de trajectoire. Son choix de rejoindre l’OM, en pleine transition, illustre sa volonté de jouer dans un cadre exigeant plutôt que dans un confort statutaire. Roberto De Zerbi a sur lui une influence tactique non négligeable et offre un cadre clair. Pour moi, Rabiot incarne cette idée rare en France d’un milieu capable de faire respirer le jeu avec et sans ballon, sans chercher la lumière mais avec une précision chirurgicale.