Eliesse Ben Seghir, jeune pépite de l’AS Monaco, ne semble pas destiné à quitter le Rocher durant ce mercato estival, malgré l’intérêt affirmé de plusieurs cadors européens. Frustré par un rôle de remplaçant, l’international marocain a pourtant été un élément important du groupe monégasque.
À 20 ans, Ben Seghir a déjà goûté à l’exigence du très haut niveau. S’il a parfois été relégué au statut de joker, ses 46 apparitions toutes compétitions confondues témoignent d’un engagement fort au sein de l’effectif. En Ligue 1, il a figuré dans 33 des 34 feuilles de match, souvent utilisé pour faire basculer une rencontre grâce à sa créativité et sa percussion.
Thiago Scuro, directeur général du club, a tenu à recadrer les débats. À ses yeux, Ben Seghir a mal interprété sa propre place dans le projet monégasque. Avec plus de 2 000 minutes de jeu accumulées, des buts et des passes décisives, ses statistiques montrent qu’il a bel et bien été un acteur clé. Scuro insiste sur la notion de processus de développement, soulignant que la progression se construit sur des étapes et non sur la projection immédiate de statut.
Monaco paraît déterminé à conserver son joyau, même si les rumeurs d’intérêt venues d’Angleterre et d’Allemagne se font pressantes. Manchester City, Liverpool, Bayern Munich ou encore Leverkusen apprécient son profil : un joueur agile, à la vision fine, capable de déclencher une action en un dribble ou une passe.
Mais Scuro a été clair : Ben Seghir est considéré comme un talent rare que le club entend façonner. Cette volonté de continuité s’inscrit dans la politique récente du club, où la cohérence structurelle est devenue plus importante que la revente rapide. C’est une approche prudente mais payante pour un joueur dont les meilleures performances ne sont, selon Scuro, pas encore atteintes.
Ce genre de cas révèle l’écart parfois cruel entre la perception d’un joueur et la réalité de son utilisation. J’avoue comprendre la frustration de Ben Seghir, mais son usage par Adi Hütter s’inscrit dans une logique équilibrée. C’est dans la continuité du projet monégasque qu’il pourra franchir ce cap technique, tactique et mental indispensable à son éclosion complète.