Eugénie Le Sommer, légende du football français, poursuit sa carrière du côté de Toluca. À 36 ans, l’ancienne attaquante de l’Olympique Lyonnais rejoint la Liga MX Femenil pour deux ans, renforçant un club en reconstruction et retrouvant d’anciennes partenaires d’élite dans un projet ambitieux à l’échelle du continent américain.
Avec 94 buts en 200 sélections en équipe de France, Le Sommer porte le statut de meilleure buteuse de l’histoire des Bleues. À Lyon, elle a dominé l’Europe aux côtés d’Amandine Henry, empilant les titres : 11 championnats de France et huit Ligues des champions. Sa régularité, sa finesse technique et sa capacité à se projeter entre les lignes ont fait d’elle une référence du football offensif moderne.
Ce transfert marque un tournant. Longtemps pilier tactique de l’OL, capable d’évoluer entre les postes offensifs grâce à sa compréhension du jeu supérieure, elle choisit maintenant un championnat en plein essor. Si la Liga MX Femenil reste inférieure en intensité tactique à l’élite européenne, son attractivité grandit, notamment grâce à l’arrivée de profils expérimentés comme Le Sommer ou Faustine Robert.
À Toluca, Le Sommer retrouve un environnement presque familial. Non seulement elle y rejoue avec Amandine Henry, mais elle est encadrée par Patrice Lair, coach emblématique avec qui elle a connu ses plus grands triomphes. Une décision dont la logique tactique est manifeste : dans un projet structuré, avec un coach qui maîtrise ses qualités et une philosophie offensive, Le Sommer peut apporter bien plus que son statut.
Le club mexicain, fondé en 2017, n’a pas encore brillé sur le plan national, sa 11e place la saison dernière en témoigne. Mais l’arrivée de joueuses à forte culture de la gagne laisse entrevoir une mutation progressive. Ce groupe emmené par un trio français d’expérience pourrait faire entrer Toluca dans une autre ère.
Le choix de Le Sommer est audacieux mais pertinent. Sa mise à l’écart récente chez les Bleues, malgré son statut, montre les limites d’un football français parfois frileux face à l’expérience. Son intelligence de jeu, son placement et sa capacité à fluidifier l’attaque sont des éléments qui échappent trop souvent aux radars statistiques. Ce départ est une déclaration d’amour au jeu : une dernière aventure, mais jamais un baroud d’honneur.