Le chapitre brésilien de Dimitri Payet s’est refermé plus tôt que prévu. Arrivé à Vasco da Gama il y a moins d’un an, l’ancien meneur de jeu de l’OM a résilié son contrat d’un commun accord avec le club. Une séparation qui laisse un goût d’inachevé pour un joueur aussi talentueux.
Après huit saisons marseillaises marquées par des hauts et des bas mais toujours teintées d’émotion, Payet avait choisi le Brésil et Vasco da Gama pour relancer sa carrière à 36 ans. Malgré quelques instants de pure magie, il n’a jamais vraiment réussi à s’adapter pleinement au contexte tactique du football brésilien. Son bilan, honorable sur le plan chiffré — 8 buts et 16 passes décisives en 77 apparitions —, ne suffit pas à masquer une perte de rayonnement dans le jeu.
Le style plus direct et souvent chaotique du championnat brésilien l’a privé du rythme collectif nécessaire pour exprimer son sens du tempo et de la passe. Le club, empêtré dans ses propres difficultés structurelles et sportives, ne lui a pas non plus offert le cadre propice à l’épanouissement de son football.
La situation de Payet n’a pas été aidée par une image publique écornée ces derniers mois. Des affaires extrasportives sont venues perturber ses derniers mois à Rio, notamment une accusation de violence physique et psychologique portée par une femme brésilienne. Bien qu’il nie les faits, cette histoire a inévitablement pesé sur son statut dans un club déjà fragile sur le plan institutionnel.
Vasco a choisi les mots du respect au moment de la séparation, remerciant Payet pour sa “discipline et son professionnalisme”. Une sortie propre sur la forme, même si le fond reste marqué par une impression de promesse non tenue, aussi bien pour le joueur que pour le club carioca.
Payet au Brésil, c’est le symbole d’une transition mal orchestrée. Son profil de maître du tempo ne pouvait exister sans un projet de jeu clair. Vasco, en l’état, n’avait ni la stabilité tactique ni les ambitions collectives pour tirer profit de son intelligence. Le départ est logique, et probablement salutaire des deux côtés.