À 40 ans, Steve Mandanda se trouve à un tournant crucial de sa carrière. Libéré par le Stade Rennais après trois saisons, l’ancien gardien de l’OM n’exclut aucun scénario pour son avenir, allant d’une poursuite sur les terrains à une possible retraite ou reconversion.
L’arrivée de Brice Samba à Rennes l’hiver dernier a bouleversé la hiérarchie dans les cages bretonnes. Devenu remplaçant, Mandanda, toujours professionnel et exemplaire, avait accepté ce nouveau rôle avec sérénité. Mais le club a surpris en ne lui proposant même pas une prolongation en tant que doublure : une décision qui marque une rupture nette. Après trois ans de loyaux services, Rennes ferme donc officiellement le chapitre Mandanda.
S’il n’était plus indiscutable, il restait un profil rassurant, notamment pour encadrer une défense souvent remaniée. Son expérience était précieuse, et sa régularité jusqu’à cette saison en faisait un modèle pour les jeunes, notamment pour son fils, actuellement en formation au Stade Rennais.
Sur le plateau de Canal Football Club, Steve Mandanda a parlé avec franchise. Il vit une période de réflexion où sa famille pèse clairement sur ses choix. Il ne cache pas que voir son fils évoluer au sein du centre de Rennes pourrait pousser à une certaine stabilité, voire à une pause. Le chantier est ouvert, mentalement et émotionnellement.
Car raccrocher les gants, pour un joueur aussi passionné et investi, ne se fait pas à la légère. D’autant plus qu’il continue de se sentir performant. La question n’est pas tant physique que personnelle. Pour Mandanda, il s’agit surtout de trouver un juste équilibre entre son envie de continuer et ses responsabilités hors des terrains.
Malgré ses hésitations, Mandanda n’est pas sans propositions. Plusieurs clubs lui ont tendu la main : certains le veulent titulaire, d’autres en tant que doublure d’expérience. L’ancien international français ne ferme aucune porte. Il admet même étudier l’opportunité de rejoindre la direction d’un club, voire de commencer une carrière dans les médias.
Une rumeur, évoquée timidement, le conduit du côté de Lille. Une option pas encore confirmée, mais évoquée. Un retour dans le Nord, proche du club du Havre où il avait démarré, pourrait répondre à son besoin de proximité familiale. Et si ce n’est pas l’option choisie, il lui reste l’alternative d’une pause temporaire, ou d’un nouveau rôle dans le paysage footballistique.
Steve Mandanda, c’est plus de 600 matchs professionnels, des dizaines de clean-sheets, une Coupe du Monde 2018 sur le banc mais dans le groupe, et une longévité rare à son poste. Une figure du football français, respectée par ses pairs et appréciée pour sa discrétion et sa constance.
Au-delà des chiffres, il incarne une forme de sagesse. Pas flamboyant au point de multiplier les arrêts spectaculaires, mais toujours présent au bon moment. Un gardien qui respire le calme et la maitrise, deux qualités trop souvent ignorées dans l’évaluation du poste.
Ce qui me touche particulièrement chez Mandanda, c’est cette relation subtile entre performance et humilité. Dans un monde où les projecteurs cherchent les étincelles, lui a traversé les années avec rigueur et loyauté. Son sens du jeu, de l’anticipation, sa lecture des trajectoires, ont souvent été sous-estimés derrière une communication discrète.
Tactiquement, il a toujours compris ce que demandait son équipe à l’instant T. Il savait ralentir le rythme, relancer court ou long selon la ligne défensive, orienter ses défenseurs. Il apportait une forme d’intelligence technique constante qu’on ne peut pas répliquer facilement.
Enfin, ses possibles reconversions m’enthousiasment. Même s’il décidait de ne pas poursuivre sur le terrain, sa parole trouverait sa place dans une cellule de réflexion tactique, ou même dans un rôle de conseiller au sein d’un staff. Sa vision, faite d’analyse, de lucidité et d’équilibre, mérite d’être entendue.