Le marché des transferts d’été 2025 bat son plein avec des clubs européens déjà très actifs dès les premières semaines du mercato. Alors même que la fenêtre des transferts n’est officiellement ouverte que par intermittence jusqu’au 1er septembre, plusieurs mouvements de grande ampleur ont déjà eu lieu, certains dépassant les 60 millions de livres. Parmi eux, la signature de Rayan Aït-Nouri à Manchester City défraye la chronique.
Premier dans le classement des plus grosses signatures estivales, Matheus Cunha rejoint Manchester United pour 62,5 millions de livres, un pari osé sur un attaquant talentueux mais inconstant. Le Brésilien quitte Wolverhampton après une saison convaincante, placé sous le signe de la progression technique et de la maturité tactique. United a activé sa clause sans trembler, signe de leur confiance.
Ce transfert s’inscrit dans une stratégie où les Red Devils cherchent désespérément à combler leur déficit offensif. Si Cunha s’intègre bien dans le dispositif d’Erik ten Hag, sa mobilité et sa créativité pourraient faire la différence. Néanmoins, son efficacité devant le but reste à prouver sur la durée.
Avec seulement une saison à Bournemouth à son actif, le jeune Dean Huijsen fait un bond vertigineux en signant au Real Madrid pour 50 millions de livres. Ce transfert vient témoigner de l’œil aiguisé des recruteurs merengues, toujours en quête de jeunes talents à fort potentiel.
Le défenseur central néerlandais de 20 ans a impressionné par son calme, son jeu long et sa capacité à maintenir la hauteur de la ligne défensive. Bien que classé comme un investissement d’avenir, il pourrait rapidement réclamer du temps de jeu dans la rotation madrilène, surtout sous la houlette d’un entraîneur réputé pour faire confiance à la jeunesse comme Ancelotti.
Recruté par Manchester City pour 31 millions de livres, Rayan Aït-Nouri devient le quatrième transfert le plus cher de ce début d’été. Une surprise pour certains, tant l’arrière gauche algérien évoluait loin des radars médiatiques. Pourtant, ses qualités sont réelles : capacité de percussion, sens du timing dans les montées et solidité défensive.
Dans un système complexe tel que celui de Pep Guardiola, où les latéraux sont souvent repositionnés dans l’axe ou en soutien du milieu, Aït-Nouri pourrait devenir un outil tactique précieux. À 24 ans, il combine déjà l’intensité typique de la Premier League avec une lecture du jeu de plus en plus affûtée. Reste à savoir s’il saura gagner sa place dans une équipe où la concurrence est féroce à chaque poste.
Toujours en quête de renouveau à long terme, Chelsea multiplie les paris sur les jeunes talents. Avec pas moins de cinq nouvelles recrues dans le top 25 des transferts les plus chers jusque-là, les Blues poursuivent leur stratégie amorcée il y a maintenant deux saisons. Estevao Willian (18 ans), Kendry Paez (18 ans) ou encore Mike Penders (19 ans) incarnent cette volonté de bâtir un effectif tourné vers l’avenir.
Dans ce lot, Liam Delap (22 ans), fils de Rory Delap, sort du lot. Il rejoint Stamford Bridge pour 30 millions de livres après avoir montré un réel sens du but malgré la relégation d’Ipswich. Delap a déjà les armes pour s’imposer et son profil de pur neuf pourrait bien compléter l’arsenal offensif de Chelsea.
Avec le départ de Trent Alexander-Arnold vers le Real Madrid, Liverpool n’a pas tardé à réagir. En activant la clause de Jeremie Frimpong pour 29,5 millions de livres, ils assurent un remplaçant offensif et dynamique sur le flanc droit. Frimpong sort d’une saison brillante avec le Bayer Leverkusen, où il a été un élément clé du système fluide de Xabi Alonso.
Sa capacité à créer le surnombre, à répéter les sprints et à multiplier les centres en fait un atout de choix. Il lui faudra toutefois adapter son intensité à celle d’Anfield, et surtout apprendre à gérer les moments sans ballon, cruciaux dans le contre-pressing si cher à Klopp.
Côté Ligue 1, Marseille ne reste pas inactif. Trois recrues figurent dans ce top 25, témoignant d’un été animé sur la Canebière. L’arrivée définitive de Pierre-Emile Højbjerg pour 16,8 millions de livres apporte une 🌍 expérience européenne cruciale au milieu, tandis que Jonathan Rowe (14 millions) et Luis Henrique (19,4 millions) viennent ajouter de la profondeur sur les ailes.
Pour un club qui vise le podium et un retour durable en Ligue des champions, ces paris sont mesurés mais signifiants. Il faudra toutefois que la cohérence tactique suive sur le terrain, ce qui a souvent fait défaut lors des saisons récentes.
RB Leipzig poursuit sa politique de formation et d’investissement sur les jeunes talents avec les signatures de Dario Essugo et Ezechiel Banzuzi. L’arrivée définitive d’Arthur Vermeeren, prêté initialement par l’Atlético Madrid, illustre cette volonté de miser sur le volume de jeu et la verticalité chère au football allemand.
La Juventus frappe également avec les arrivées de Nico Gonzalez, Lloyd Kelly et Dean Huijsen. Avec ces ajouts, la Vieille Dame semble amorcer une reconstruction équilibrée entre jeunesse et expérience, un message clair pour redevenir un acteur redoutable en Serie A et sur la scène européenne.
Certains transferts résonnent comme des opportunités de relance ou des retours au premier plan. Le nom de Gabri Veiga</strong, exilé en Arabie Saoudite dès 2023, avait surpris. Il retrouve désormais l’Europe via le FC Porto, déterminé à prouver qu’il a encore sa place au plus haut niveau. Même logique pour Arthur Cabral, qui quitte Benfica pour retrouver le Brésil.
Ces choix témoignent des dynamiques individuelles : relancer une carrière parfois trop vite orientée vers le gain financier, ou simplement s’adapter à un projet mieux adapté à leurs qualités.
Ce début de mercato est une radiographie exacte des tendances actuelles du football européen. Les clubs dépensent vite, souvent sans attendre le cœur de l’été, poussés par la peur de se laisser dépasser tactiquement ou économiquement. Deux dynamiques se croisent : d’une part, la recherche immédiate d’efficacité (à l’image de Manchester United avec Cunha), d’autre part des stratégies de long terme centrées sur la prospection et la valorisation de jeunes talents (incarnées par Chelsea ou Leipzig).
Concernant Rayan Aït-Nouri, je trouve que son recrutement par Manchester City est tout sauf anodin. Guardiola voit en lui un joueur évolutif, capable de s’inscrire dans son schéma positionnel hybride. S’il parvient à assimiler les exigences mentales et tactiques de City, Aït-Nouri pourrait devenir bien plus qu’un latéral de rotation.
En revanche, des interrogations subsistent sur certaines sommes investies, notamment celles concernant des joueurs encore en développement ou à la trajectoire incertaine. Le football moderne continue de privilégier l’anticipation au rendement présent, quitte à multiplier les erreurs coûteuses. Reste à voir qui, dans ce top 25, confirmera ou décevra.