La Sampdoria s’est offert un sursis en Serie B à l’issue d’un match retour de barrage agité face à la Salernitana. La victoire 2-0 actée dans le chaos offre le maintien au club génois, tandis que la Salernitana plonge dans une crise sportive et judiciaire aux multiples ramifications.
Tout semblait sous contrôle sur le plan sportif. La Sampdoria, repêchée in extremis grâce à la faillite de Brescia, a magnifiquement saisi sa chance. Après un succès 2-0 à l’aller, les hommes d’Andrea Pirlo ont reproduit le même score au retour, avec un jeu sobre mais maîtrisé dans toutes les zones du terrain. Le pressing haut imposé en première mi-temps a étouffé une Salernitana trop brouillonne, livrant la possession sans plan clair.
Mais la tension a rapidement gagné les tribunes. Quand la Sampdoria a inscrit son second but, le stade Arechi a explosé de frustration. Des sièges arrachés, des jets d’objets sur le terrain, puis une confrontation directe avec les forces de l’ordre ont interrompu la rencontre pendant 30 minutes. La reprise n’a été que symbolique avant l’arrêt définitif par l’arbitre. Tout cela laisse entrevoir de lourdes sanctions sportives et financières pour la Salernitana.
La Salernitana vit une descente aux enfers. Reléguée sportivement en Serie A plus tôt dans la saison, elle ne parvient pas à enrayer la spirale negative. Ce second échec, scellé par des débordements intolérables, met en lumière un club sans colonne vertébrale, ni sportive, ni administrative. L’incapacité à développer une organisation tactique cohérente s’est ressentie dans les deux matches de barrage, avec une défense désorganisée et une transition quasi inexistante.
De son côté, la Sampdoria a su se mobiliser dans l’urgence. Loin d’un projet construit, elle gagne du temps grâce à son expérience collective et à quelques individualités encore au niveau. Le contraste entre les deux clubs dans la gestion de la pression et du moment ultime a été flagrant, et la logique sportive a été respectée malgré un contexte délétère.
Ce genre de scénario me gêne profondément. Voir un maintien se jouer dans un stade transformé en champ de bataille me rappelle à quel point la passion peut dériver. Il est impossible de parler de football sans évoquer le contexte, mais c’est bien sur le terrain que tout devrait se régler. La Salernitana s’est autodétruite, tactiquement et symboliquement.