Les grands clubs européens lèvent le voile sur leurs nouveaux maillots pour la saison 2025-26. Entre modernité, clins d’œil au passé et choix audacieux, les équipementiers misent sur l’émotion et l’identité visuelle pour séduire les supporters. Un rendez-vous devenu aussi attendu que les transferts estivaux.
Chaque intersaison, la sortie des nouveaux maillots devient un véritable événement commercial et culturel. Les marques comme Nike, Adidas ou Puma rivalisent d’ingéniosité pour proposer des pièces à la fois iconiques et porteuses de sens. Pour la saison 2025-26, les créateurs ont redoublé d’efforts afin de capturer l’essence même des clubs qu’ils habillent.
Nike reste fidèle à son ambition d’innovation, en proposant des modèles plus épurés mais toujours reconnaissables. Chez Adidas, on mise davantage sur la nostalgie et l’héritage des grands clubs en réinterprétant les grandes heures du football. New Balance, plus discret mais toujours créatif, continue d’élargir son empreinte européenne avec des designs très soignés, notamment pour les clubs comme Porto ou Lille.
La rivalité esthétique entre les équipementiers devient presque aussi féroce que celle sur les terrains. Et ce, pour le plus grand plaisir des fans.
Le nouveau maillot domicile d’Arsenal pour 2025-26 joue une nouvelle fois la carte de la tradition retravaillée. On retrouve le rouge iconique du club, associé à des manches blanches, fidèle à l’ADN des Gunners. Mais c’est dans les détails que ce kit se distingue : de fines rayures diagonales texturées parcourent le flanc du maillot, en hommage aux années 1990.
L’écusson du club est centré, un choix rare mais fort, qui évoque les équipes du passé. L’ensemble dégage une élégance toute anglaise et s’inscrit dans la dynamique d’un club qui cherche à marier histoire et ambitions récentes.
Le maillot extérieur, quant à lui, osera une nuance d’or vieilli, presque métallique, une première audacieuse qui clive déjà les supporters. Certains y voient un hommage aux conquêtes européennes espérées, d’autres dénoncent un excès de style au détriment de la lisibilité visuelle.
Après plusieurs saisons d’expérimentations souvent critiquées, Chelsea revient à un style plus sobre mais profondément ancré dans son identité. Le maillot domicile est entièrement bleu royal, avec de subtils motifs en ton sur ton inspirés de l’architecture londonienne. Pas de sponsor central affiché pour le moment, un choix rare à ce niveau et qui pourrait évoluer dans les prochaines semaines.
Le public a rapidement salué ce retour aux sources, voyant dans cette sobriété retrouvée un reflet de la continuité que le club cherche désespérément sur le terrain. Pour l’extérieur, un vert mentholé inattendu devrait être introduit, là encore un parti pris qui divise mais qui témoigne de l’audace créative des designers.
Le maillot third, souvent le plus libre esthétiquement, devrait incorporer du noir et du blanc avec des inserts turquoise rappelant les années Drogba-Lampard.
City, en partenariat avec Puma, pousse encore les limites de l’identité visuelle moderne. Le kit domicile est fidèle au bleu ciel, mais les coupes sont plus ajustées, presque athlétiques, avec des inscriptions argentées. Une bande verticale centrale ton sur ton évoque, selon le communiqué, « la tour de contrôle du football moderne que City prétend être ».
Ce choix vestimentaire est cohérent avec l’imagerie presque clinique de Pep Guardiola, qui façonne son équipe comme un mécanisme parfaitement huilé.
Le maillot third, lui, risque de marquer les esprits : coloris prune et graphisme néo-gothique, avec un logo revisité. Une manière de forcer City vers une dimension plus culturelle, là où le blason classique échoue parfois à susciter l’émotion au-delà de ses fans directs.
L’équipe turinoise poursuit avec Adidas sa mue vers un style plus intemporel. Si les bandes noires et blanches sont inamovibles, elles deviennent plus fines et courbées cette saison, créant un effet visuel surprenant à travers les mouvements du corps. Le col en V noir et les extrémités des manches resserrées renforcent cette impression de ligne claire.
Mais c’est surtout le nouveau maillot extérieur qui fait parler : conçu autour de motifs pyramidaux inspirés des Alpes, avec une dominante blanche cassée, soulignée de gris cendré. Une référence aux origines piémontaises du club et à l’architecture rationaliste italienne.
Un hommage discret et graphique que les amateurs d’art apprécieront peut-être davantage que les puristes du football italien.
Je dois l’avouer, cette période de l’année me fascine presque autant que les tactiques de jeu. Voir comment une identité footballistique se traduit par un design textile révèle bien des choses sur la direction stratégique et culturelle d’un club. Par exemple, Arsenal continue d’évoquer son glorieux passé sans jamais oser totalement basculer dans une identité claire, là où City impose une constante innovation, presque clinique et mathématique, à l’image de Guardiola.
Le retour au bleu pur chez Chelsea est salutaire, comme une tentative de retrouver une âme, tandis que la Juventus semble se réinventer avec élégance. Bref, ces maillots racontent bien plus qu’on ne croit. Et même si cela peut paraître secondaire face au jeu lui-même, la manière dont on s’habille sur un terrain fait parfois toute la différence, dans l’esprit collectif comme dans le regard des adversaires.