L’Olympique Lyonnais participera bel et bien à la Ligue Europa 2025-2026. L’UEFA a validé la présence du club rhodanien malgré une relégation administrative provisoire prononcée par la DNCG en raison de la dette d’Eagle Football. Une décision qui pose plus de questions qu’elle n’en résout.
Face à la sanction imposée par la DNCG, qui prévoit une rétrogradation de l’OL en Ligue 2, la décision de l’UEFA tranche radicalement. L’instance européenne a validé la qualification de Lyon grâce à la sixième place obtenue en Ligue 1, considérant que la licence délivrée par la Fédération suffisait à garantir sa participation.
Pour obtenir ce feu vert, les dirigeants d’Eagle Football, John Textor et Michael Gerlinger, ont présenté des garanties financières solides à Nyon. Parmi elles, un investissement de 35 millions d’euros placé dans des « fonds sécurisés », visant à rassurer le comité de contrôle financier de l’UEFA. Cette démarche souligne une lecture différente des bilans : là où la DNCG voit une situation préoccupante, l’UEFA semble plus confiante dans les projections à court terme.
Ce désaccord illustre une fois de plus le fossé entre régulation nationale stricte et approche plus flexible d’un régulateur européen centré sur la solvabilité à moyen terme. Il souligne aussi la capacité de Textor à manœuvrer administrativement pour préserver les ambitions sportives du club alors que l’avenir institutionnel est encore flou.
L’autre grande interrogation reste celle du conflit d’intérêt potentiel lié à la double présence de John Textor dans deux clubs européens. Tant que la cession de 45 % de Crystal Palace n’est pas ratifiée, Lyon et le club londonien sont censés partager un même actionnaire principal, ce qui enfreint les règles d’éthique de l’UEFA. Si les deux venaient à se qualifier, il faudrait trancher.
Pour l’heure, la participation de Lyon à la Ligue Europa ne garantit aucune stabilité sur le long terme. Une situation qui relance les interrogations sur la gouvernance d’Eagle Football et l’équilibre fragile entre ambition et gestion.
Cette décision me laisse partagé. D’un point de vue purement sportif, voir une équipe aussi ambitieuse que Lyon en Ligue Europa est une bonne nouvelle pour le football français. Mais le fond du dossier est trop flou. Les garanties financières ne doivent pas masquer les fragilités structurelles, ni l’opacité autour de la gouvernance multiple de John Textor.