L’UEFA suspend temporairement sa décision concernant la participation de l’Olympique Lyonnais et de Crystal Palace à l’édition 2025-2026 de la Ligue Europa. En cause : un possible conflit de multipropriété, alors que John Textor détient des parts dans les deux clubs concernés.
L’article 5 du règlement de l’UEFA encadre strictement la participation de clubs contrôlés par un même propriétaire à ses compétitions. C’est précisément cette règle qui sème le trouble quant à l’éligibilité de Lyon et Crystal Palace. John Textor, via Eagle Football, présent dans la structure des deux clubs, est au cœur du dispositif.
Ce risque juridique s’ajoute à un contexte financier extrêmement tendu pour l’Olympique Lyonnais. Le club, lourdement sanctionné par la DNCG, fait face à une relégation administrative. Une situation qui a obligé Lyon à conclure un accord avec la CFCB : en cas de confirmation de la relégation en Ligue 2, le club accepterait son exclusion automatique des coupes d’Europe pour 2025-2026.
L’avenir européen de Lyon pourrait donc se jouer en coulisses avant même le terrain. Une éventualité frustrante pour un club historiquement ancré dans les compétitions continentales, même si la responsabilité de cette situation reste clairement interne.
Face à cette pression réglementaire et financière, Textor a cédé les commandes en démissionnant de la présidence de l’OL. Il passe la main à Michele Kang, jusqu’ici à la tête de la section féminine, qui prend également la direction de Eagle Football. Un signal fort d’un changement de gouvernance, même si les enjeux structurels restent entiers pour le club rhodanien.
Par ailleurs, les tentatives de Textor pour résoudre l’affaire ont inclus la mise en vente de ses parts dans Crystal Palace. Un geste destiné à dissiper tout soupçon de multipropriété, mais qui semble arriver tard dans le processus.
Quant à l’identité sportive de l’OL, elle n’est plus qu’un lointain souvenir. Cette affaire illustre la tension croissante entre les pratiques entrepreneuriales de conglomérats multi-clubs et les règlements pensés pour garantir un minimum d’équité sportive.
Ce dossier montre à quel point l’UEFA doit continuer à interpeller le phénomène de la multipropriété. Sur le fond, ce modèle compromet l’indépendance sportive et fausse les logiques de compétition. Impossible de construire un projet durable si la stabilité financière, réglementaire et structurelle ne devient pas la priorité absolue. Lyon et son public méritent mieux.