La France a frappé fort dès son entrée en lice à l’Euro féminin 2025 en prenant le dessus sur l’Angleterre (2-1), tenante du titre. Un résultat spectaculaire qui replace les Bleues au centre des débats européens, après des années de doutes et de changements tactiques.
Face à l’une des équipes les plus structurées et expérimentées du tournoi, la France a bâti son succès sur une organisation hors pair. Laurent Bonadei, choisi dans une certaine discrétion, a imposé des choix forts en écartant des cadres comme Wendie Renard ou Eugénie Le Sommer. Loin d’être de simples décisions symboliques, ces absences ont permis de réinventer un groupe autour d’une génération plus alerte sur le plan athlétique et plus mobile dans l’animation défensive et offensive.
Les buts de Sandy Baltimore et Marie-Antoinette Katoto illustrent parfaitement cette dynamique. La première, très active dans les transitions rapides, a constamment mis en difficulté le flanc droit anglais. Quant à Katoto, elle a brillé par ses déplacements et sa justesse dans les zones de vérité, prouvant qu’elle peut porter l’attaque française à elle seule lorsque les circuits sont clairs.
Ce groupe D est sans doute le plus dense de la compétition, avec deux anciens vainqueurs de l’Euro et un outsider capable de créer la surprise à tout moment. En s’imposant d’entrée contre les Anglaises, les Bleues se donnent une marge de manœuvre cruciale. Une victoire contre le Pays de Galles mercredi, combinée à une défaite anglaise face aux Pays-Bas, qualifierait déjà la France pour les quarts de finale.
Mais au-delà du calcul comptable, c’est le contenu qui impressionne. La France a dicté le tempo durant une grande partie du match, alternant pressing haut et repli discipliné. Cette maîtrise des temps faibles, trop longtemps absente chez les Bleues, donne une nouvelle épaisseur à cette équipe.
Dans un tournoi où les détails font souvent la différence, cette victoire fondatrice pourrait être le déclic attendu depuis tant d’années.
Un choix tactique fort, une organisation volontaire et des individualités qui s’expriment dans un cadre clair : voilà les ingrédients de cette victoire française. J’ai été particulièrement séduit par l’équilibre entre verticalité dans les transitions et rigueur dans le bloc. Si Bonadei persiste dans cette ligne, la France peut aller loin, très loin.