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Emi Martinez, « le meilleur gardien ? Un peu oui » : provocateur génial ou simple trouble-fête ?
Emiliano Martinez est loin de faire l’unanimité chez les puristes, mais le gardien argentin s’est forgé une place à part sur la scène mondiale. Titulaire indiscutable avec l’Argentine et Aston Villa, il est autant connu pour ses exploits que pour son art de la provocation.
Un palmarès impressionnant avec l’Argentine
Difficile d’ignorer le rôle capital joué par Martinez dans les récents succès de la sélection argentine. Depuis 2021, il a empilé les titres : Copa America, Finalissima et Coupe du monde 2022 au Qatar. Lors de ces trois compétitions majeures, il a enregistré 12 clean sheets – une performance qui le place parmi les gardiens les plus efficaces de sa génération.
En plus de ces statistiques, son impact mental dans les grands moments est souvent souligné. Son arrêt décisif face à Kolo Muani en finale du Mondial reste l’image marquante de son influence. S’il n’est pas toujours irréprochable dans sa ligne, il est constant lorsqu’il est le plus nécessaire.
Une trajectoire marquée par la patience
Martinez a dû faire preuve d’une incroyable résilience durant sa carrière. Arrivé très jeune à Arsenal, il a attendu huit longues années avant d’avoir l’opportunité de prouver sa valeur. Souvent prêté dans les divisions inférieures anglaises, il a persévéré et a finalement brillé lors de la campagne victorieuse d’Arsenal en FA Cup en 2020.
Cette performance lui a ouvert les portes d’Aston Villa, où il s’est imposé comme un pilier défensif et un leader vocal du vestiaire. Sa progression a été linéaire et déterminée, à l’image de son parcours atypique dans le football professionnel.
Le seul à avoir deux Trophées Yachine
Emiliano Martinez est entré dans l’histoire du football en devenant le premier joueur à remporter deux fois le Trophée Yachine, en 2023 et 2024. Cette distinction récompense le meilleur gardien du monde, et bien qu’elle demeure sujette à débat, elle témoigne de l’impact médiatique et émotionnel de Martinez.
Interrogé après sa seconde victoire, il a déclaré simplement : « Est-ce que je me sens comme le meilleur gardien du monde ? Un peu, oui, laissez-moi en profiter. » Une déclaration assumée, à l’image de son tempérament sans filtre et confiant.
Mais est-il vraiment le meilleur ?
Malgré ses distinctions et son palmarès, nombreux sont ceux qui questionnent la réelle place de Martinez parmi les géants du poste tels que Thibaut Courtois, Alisson Becker, Jan Oblak ou Gianluigi Donnarumma. Sur le plan purement technique, Martinez ne rivalise pas toujours avec ces références. Sa lecture du jeu, ses sorties de balle ou ses réflexes sur sa ligne sont bons, mais ne l’élèvent pas au-dessus de la mêlée.
Il profite davantage d’une exposition médiatique accrue, portée par ses prestations avec l’Argentine, son attitude provocatrice et des performances dans les moments les plus critiques des grandes compétitions.
Un maître de la provocation
Ce qui distingue réellement Martinez de tous les autres, c’est sa capacité à déstabiliser mentalement ses adversaires. Lors des séances de tirs au but, son comportement agace autant qu’il impressionne. Contre la Colombie en Copa America, ses provocations face aux tireurs sont devenues virales sur les réseaux sociaux. Même en Coupe du monde, il a continué à imposer son style en multipliant les gestes de distraction.
Martinez n’hésite pas à devenir le centre de l’attention dans les moments de tension. Pour certains, il s’agit d’un manque de fair-play, pour d’autres, d’un art du mental jamais vu auparavant à ce niveau. Dans tous les cas, il divise et fascine.
Un héritage unique dans le football
Qu’on l’apprécie ou non, Emiliano Martinez laisse une empreinte indélébile dans le football de cette époque. Lorsqu’il prendra sa retraite, il sera sans doute moins retenu pour ses arrêts spectaculaires que pour sa capacité à prendre le dessus psychologiquement sur ses adversaires.
Martinez ne changera pas. Il incarne un style de gardien atypique, entre réalisme et provocation, entre efficacité et audace. Pour le meilleur ou pour le pire, il est devenu une figure iconique du football moderne.