Pour sa première sur le banc du Brésil, Carlo Ancelotti a concédé un score nul face à l’Équateur (0-0), dans un match où l’identité de jeu de la Seleção peine encore à émerger. Solide derrière, mais en souffrance devant, le Brésil s’en remet désormais à un réveil rapide face au Paraguay.
Dans l’altitude de Quito, le Brésil a livré une prestation à double lecture. Défensivement, le bloc mené par Marquinhos et Alex Sandro a souffert sans jamais rompre, contrôlant raisonnablement les vagues équatoriennes. En revanche, l’animation offensive est restée stérile, et les limites techniques et collectives dans les trente derniers mètres ont pesé lourd.
Malgré la titularisation de Vinicius Jr et Richarlison, la Seleção n’a jamais véritablement pris le contrôle du match. L’entrée du jeune Estevão, promis à Chelsea, illustre une volonté de rajeunissement, mais aussi le manque de repères dans les circuits offensifs. Sa seule véritable occasion était trop timide pour espérer mieux.
Officiellement, Ancelotti a loué l’équilibre défensif et reconnu que “le jeu aurait pu être plus fluide”. Mais en observateur attentif, on note surtout une absence criante de liant entre les lignes. À ce rythme, la 4e place occupée actuellement pourrait devenir fragile si le rendement offensif ne s’améliore pas.
De son côté, l’Argentine a consolidé son statut de leader continental avec une victoire clinique (1-0) au Chili. Dès la 16e minute, Julián Álvarez a concrétisé une séquence collective bien menée, permettant aux hommes de Lionel Scaloni de contrôler calmement le tempo du match.
Outre ce succès, c’est aussi un symbole fort qui a émergé, avec la première sélection de Franco Mastantuono, 17 ans à peine et déjà le plus jeune joueur de l’histoire de l’Albiceleste. Il a disputé quelques minutes en fin de match, remplaçant Thiago Almada. L’arrière-garde argentine s’est aussi distinguée, notamment grâce à un Leonardo Balerdi inspiré et complémentaire avec Romero.
Avec cette régularité, l’Argentine façonne un projet centré sur la maîtrise et la jeunesse. Chez elle, le passage de témoin se fait dans la continuité, sans rupture ni urgence.
Ce Brésil-là soulève une vraie question de fond : comment réconcilier des talents individuels avec un projet collectif cohérent ? Ancelotti, amoureux du contrôle et du tempo, semble chercher ses repères avec une équipe encore fragmentée. Le contraste avec l’Argentine est saisissant : là où Scaloni travaille dans la durée, Carletto démarre avec des fondations encore incertaines.