Pedro Chirivella quitte Nantes après cinq années d’un engagement sans faille. Le capitaine espagnol, moteur silencieux mais essentiel, poursuit sa carrière avec le Panathinaïkos. Un départ symbolique pour le FCN, qui perd l’un de ses repères les plus stables et constants.
Arrivé libre en provenance de Liverpool en 2020, Pedro Chirivella s’est vite imposé comme l’élément axial du milieu nantais. Toujours sobre mais précieux, il incarnait une certaine idée du jeu simple mais intelligent, dictant le tempo, comblant les espaces et orientant la relance. Dans un club souvent balloté par les vents d’une gestion hasardeuse, Chirivella a établi une forme de continuité rare, à la fois dans son niveau de jeu et son attitude irréprochable. Il était parfois discret aux yeux du grand public, mais jamais pour ses coéquipiers, ni pour les entraîneurs successifs, qui l’ont tous hissé au rang de leader technique et moral.
Sa contribution ne se limite pas à l’entrejeu : il incarne aussi la dernière victoire majeure du FC Nantes, ce titre en Coupe de France en 2022. Un triomphe auquel il a pris pleinement part, en stabilisant une équipe souvent en déséquilibre. Ses efforts, plus visibles dans les circuits de passes et le pressing médian que dans les statistiques, n’en ont pas moins été fondamentaux pour le collectif.
Le Panathinaïkos a déboursé environ 2 millions d’euros pour s’offrir ses services. Une somme modeste au regard de l’investissement humain et technique du joueur ces dernières années. Nantes perd un métronome, alors que le milieu se cherche encore, entre jeunes en formation et recrutements parfois incertains. C’était la dernière année de contrat pour l’Espagnol, et il semble avoir privilégié une aventure européenne stimulante dans un club ambitieux, bien qu’éloigné des standards de la Premier League.
Ce choix s’inscrit logiquement dans une carrière maîtrisée, construite avec lucidité et sobriété. Le FC Nantes, en revanche, devra réinventer un axe sans son référent, dans une Ligue 1 où la rigueur des transitions et le contrôle du tempo restent clés pour tout club en quête de stabilité.
Chirivella manquera au jeu autant qu’il manquera à l’identité nantaise. Ce n’était pas le joueur le plus spectaculaire, mais certainement l’un des plus justes. Son absence soulève une interrogation tactique majeure pour Nantes, car on ne remplace pas un cerveau de jeu par simple équivalence de profil. Le FCN devra désormais faire émerger une nouvelle pensée sur le terrain.