L’avenir de l’Olympique Lyonnais, pourtant revenu sportivement au premier plan sous Pierre Sage, pourrait s’écrire en Ligue 2. Rétrogradé administrativement par la DNCG, le club espère encore renverser la situation. Pendant ce temps, la rupture est consommée entre John Textor et un public lyonnais à bout de nerfs.
L’OL, auteur d’une seconde partie de saison remarquable, s’est offert une qualification européenne au terme d’un sprint final inspiré. Mais ce retour au sommet n’est peut-être qu’un faux espoir. La décision de la DNCG, motivée par des problèmes financiers majeurs, jette une ombre menaçante. Une relégation administrative pourrait briser la dynamique sportive entamée début 2024.
Les supporters, souvent pointés du doigt pour leur impatience, semblent cette fois en phase avec les enjeux. Le spectre d’une descente en L2 n’est plus anecdotique : il pourrait détruire l’économie du club. Le parallèle avec Bordeaux, cité par un leader du virage Sud, n’a rien d’exagéré quand on connaît la fragilité financière du football français moderne.
Samedi, entre 2000 et 3000 supporters se sont réunis au Groupama Stadium avec un message clair : “Textor dehors”. Pour eux, l’homme d’affaires américain ne maîtrise ni la gestion d’un grand club ni la complexité du football européen. Leur crainte n’est pas seulement émotionnelle, elle est aussi structurelle. Selon eux, un jour de plus sous cette gouvernance pourrait accélérer la chute.
Dans ce contexte, la commission d’appel de la DNCG devient un véritable juge de paix. Si l’OL est réintégré en Ligue 1, la pression sur Textor restera immense. Dans le cas contraire, les conséquences sportives et économiques pourraient être irréversibles. Quoi qu’il arrive, le fossé entre les tribunes et la direction semble désormais impossible à combler.
Je trouve affligeant qu’un club avec autant de moyens et de potentiel se retrouve dans une position aussi périlleuse. Cela révèle les limites du modèle multi-clubs de Textor, plus orienté vers la spéculation que le projet sportif. À Lyon, on mérite mieux que des jeux d’équilibriste financiers. Le sportif doit redevenir central.