Saïd Chabane, ancien président du SCO d’Angers, refait tristement surface dans l’actualité judiciaire. Déjà condamné en mars 2024 pour agressions sexuelles, il a été placé en garde à vue dans une nouvelle enquête, cette fois pour des soupçons de faux témoignage dans le cadre de son propre procès.
Lors de son procès en décembre 2023, Chabane aurait enregistré une déclaration visant à discréditer les femmes qui l’accusaient d’agressions sexuelles. Cette déclaration, transmise lors de l’audience, visait à établir que les plaignantes poursuivaient des intérêts financiers en l’accusant. Le tribunal avait alors jugé cette défense « édifiante », mais les plaignantes la considéraient comme une tentative de manipulation de la justice.
L’enquête actuelle cherche à déterminer si cette déclaration relève bien d’un faux témoignage délibéré, ce qui pourrait aggraver encore sa situation judiciaire. Il est reproché à Chabane d’avoir fabricé un témoignage fallacieux afin d’orienter le verdict en sa faveur lors de son premier procès.
Le 8 mars 2024, le tribunal correctionnel d’Angers l’avait condamné à deux ans de prison, dont un an ferme, pour des faits d’agressions sexuelles sur six femmes entre 2014 et 2019. Il avait dans un premier temps fait appel du jugement avant de se raviser, laissant ainsi la condamnation devenir définitive. Ce nouveau rebondissement, s’il venait à aboutir à une inculpation pour faux témoignage, pourrait rallonger sa peine ou entraîner d’autres sanctions judiciaires.
L’affaire jette aussi une lumière trouble sur la gouvernance passée du SCO d’Angers, club de Ligue 2 encore marqué par cet épisode sombre. Elle entache l’image d’un football professionnel français en quête de probité, à l’heure où les institutions doivent renforcer leur intégrité interne.
La gravité des faits soulève nécessairement des interrogations sur le pouvoir des dirigeants dans le monde du football. Quand la moralité personnelle est à ce point compromise, on ne peut qu’espérer une prise de conscience structurelle pour ne plus placer des intérêts financiers ou politiques au-dessus de toute notion de responsabilité. Pour que le jeu ne soit plus jamais le paravent des dérives.